Les monnaies locales, quézako ?

Article rédigé conjointement par les associations Heol et Buzuk

 

Nous sommes nombreux à entamer une démarche plus responsable dans nos achats.

 

En choisissant, notamment, une consommation plus locale. Cette démarche, si elle soutient effectivement l’activité locale et le lien social, n’empêche pas nos euros de finir sur les marchés spéculatifs et dans les paradis fiscaux, et de financer un système économique et monétaire mondial, destructeur du Vivant.
La richesse se crée quand la monnaie circule. Or, aujourd’hui, 98 % des transactions monétaires se font sur les marchés financiers contre seulement 2 % dans l’économie réelle. L’économie réelle, c’est l’ensemble de nos échanges de biens et de services. Elle comprend tous nos achats, nos salaires, nos logements... Tout ce qui nous est nécessaire au quotidien est compris dans l’économie réelle. Et tout cela, ne représente donc que 2% des échanges. Tout le reste, n’est que spéculation à la hausse ou à la baisse d’actifs financiers.
Quelles sont les conséquences d’un tel déséquilibre? Notre monnaie, qui fixe la valeur de nos échanges, se retrouve vulnérabilisée face à la multiplication des crises financières (bulles spéculatives, inflations monétaires, crises de la dette...). À quoi bon privilégier des produits biologiques, éthiques et locaux si en même temps nous finançons un système qui les écrase ? Quelle économie souhaitons nous voir se développer sur nos territoires ?

Euro ou monnaie locale ?
L’avantage des euros, c’est qu’on peut tout acheter. Tout acheter, et partout dans le monde. Vu autrement, par exemple dans un contexte d’urgence climatique, on peut aussi le considérer comme un inconvénient. On peut acheter tout et n’importe quoi, n’importe où. La valeur monétaire devient le principal critère au détriment de valeurs écologiques et humaines. On ne pense donc pas à se poser la question du sens de son acte d’achat.
Avec la monnaie locale, on ne peut pas payer partout. Pour commencer, on ne peut la dépenser que sur un territoire géographique délimité, pour favoriser la relocalisation de l’économie. Mais surtout, on ne peut la dépenser qu’auprès de structures choisies, qui s’engagent à respecter une charte de valeurs : des commerces, des associations, des producteurs, des artisans, des PME locales, des acteurs qui répondent à une économie plus locale, solidaire et respectueuse de l’environnement.
Une monnaie locale est donc un outil qui vise à favoriser de nouveaux comportements d’achat, et à orienter les choix de consommation pour flécher les flux monétaires vers certains acteurs que nous voulons voir grandir. Elle circule au sein d’un cercle vertueux pour dynamiser l’économie locale.

La France, leader européen des monnaies locales
Les monnaies locales complémentaires et citoyennes (MLCC), reconnues légalement depuis 2014, sont en plein essor : il en existe aujourd’hui plus de 80 sur le sol français. Elles se matérialisent sous la forme de billets et d’un moyen de paiement numérique, par smartphone. Il suffit d’adhérer aux associations citoyennes qui les gèrent pour commencer à les utiliser dans vos commerces engagés, puis d’échanger vos euros en monnaie locale : 1 € = 1 unité de monnaie locale.
Les euros échangés viennent constituer un fonds de garantie : il est déposé sur un compte à la Nef, une coopérative financière éthique, et seul établissement bancaire de France à publier chaque année l’intégralité de ses financements, à savoir exclusivement des projets à utilité sociale, écologique et/ou culturelle sur notre territoire.
Payer en monnaie locale, c’est donc doubler notre pouvoir d’agir : on dépense notre monnaie locale chez les acteurs engagés que l’on souhaite valoriser, et les euros échangés viennent financer la transition écologique et sociale. Coup double à chaque achat !

La monnaie locale, je m’y mets !
Les magasins Finisterra sont situés sur deux territoires : celui de la monnaie Heol (Pays de Brest) et de la monnaie Buzuk (Pays de Morlaix). Adhérez, échangez vos euros en Heol ou en Buzuk, et réglez vos achats en caisse, c’est facile et ça encourage la transition économique de nos territoires !

 

 

Pour plus d’infos:
HEOL :
heol-moneiz.bzh
Par courriel : bonjour@heol-moneiz.bzh
ou téléphoner à Aurore au 07 69 49 98 13

BUZUK :
www.buzuk.bzh
Par courriel : contact@buzuk.bzh
ou téléphoner à Nicolas au 06 42 99 80 19